La nouvelle psychothérapie brainspotting

La pleine conscience dans les psychothérapies et en particulier dans le brainspotting m’est apparue une dimension fondamentale ces dernières années.

La pleine conscience consiste à porter intentionnellement attention aux expériences internes (sensations, émotions, pensées, états d’esprit) ou externes du moment présent, sans porter de jugement de valeur. Plusieurs approches contiennent de la pleine conscience, mais dans le brainspotting, elle est très spécifique et focalisée. La grande différence avec la pratique de la méditation pleine-conscience est la présence du thérapeute et l’utilisation de cet état pour accéder aux mémoires traumatiques.

J’ai vraiment perçu l’importance de la pleine conscience (Mindfulness) dans la psychothérapie pour le retraitement des traumatismes à travers ma pratique du brainspotting.

Je l’avais déjà remarqué dans ma pratique de la psychothérapie EMDR, un peu plus dans la psychothérapie sensorimotrice (Sensorimotor psychotherapy), pour atteindre une perception puissante de la pleine conscience dans la technique du brainspotting.

On réalise que les psychothérapies par la parole et l’écoute ne permettent pas d’entrer dans le système neurobiologique du sujet pour retraiter les traumatismes. Même les thérapies cognitives qui sont efficaces pour améliorer les patients, ne permettent pas aussi puissamment de donner une régulation émotionnelle. Il est illusoire pour moi maintenant de penser qu’on pourrait faire autrement.

J’ai, à l’origine, eu une approche psychanalytique quand j’étais étudiant en médecine puis je me suis formé aux TCC (thérapies cognitivo-comportementales). Ces thérapies ont ouvert la voie, mais aujourd’hui ce n’est plus suffisant. Certaines indications sont encore pertinentes pour aider les patients.

Aujourd’hui, nous savons que pour retraiter un petit ou un grand trauma psychique ou simplement pour sortir d’une émotion que nous n’arrivons pas à réguler, il faut que le cerveau soit dans une certaine configuration. Certaines zones cérébrales doivent être activées pour que le cerveau émotionnel se régule. Sinon le cerveau rationnel qui veut expliquer, contrôler, est trop activé et empêche la régulation émotionnelle et le retraitement des mémoires traumatiques.

La séance de brainspotting

Dans le brainspotting, on utilise la direction du regard et l’activation émotionnelle pour permettre au patient d’être en pleine conscience ciblée, et ainsi d’accéder au sous-cortex pour accéder aux « dossiers » qui posent problème. Beaucoup de problèmes chez les patients en dehors de maladies comme la schizophrénie ou des troubles bipolaires qui ont sûrement une base neurologique, la plupart des problèmes sont « trauma-based » (ayant comme origine un trauma). Ces traumatismes psychiques peuvent être des traumas préverbaux, développementaux, ou des blessures d’attachement.

Dans une séance de brainspotting, on voit vraiment comment la pleine conscience œuvre pour obtenir une régulation émotionnelle au niveau du cerveau dans les traumas non résolus, non retraités. La pleine conscience permet au patient d’accéder aux réseaux de mémoire reliés aux traumas qui se réactivent dans la vie du patient sans que – parfois, il ne s’en aperçoive. Le patient peut être en souffrance, en difficulté dans une situation quotidienne, sans qu’il fasse le lien avec un réseau de souvenirs qui se réactive.

Certains sujets ont des difficultés au départ du processus surtout s’ils ont tendance à intellectualiser, mais je dirai que c’est le type de difficultés que l’on rencontre dans la pratique de la méditation en général.

Dans la séance de brainspotting, le thérapeute voit de façon flagrante le processus de pleine conscience se mettre en place devant ses yeux.

Le patient va être en pleine conscience, dans un cadre relationnel particulier appelée « dual attunement » (double harmonisation) entre le patient et le thérapeute. Cette harmonisation fait partie du cadre qui permet au patient de se sentir en sécurité.

Le patient pourrait-il le faire seul se faire une séance de brainspotting ? Il peut pratiquer la pleine conscience seul, ou toute pratique de méditation, mais il ne pourra pas retraiter ses traumatismes comme le permet le brainspotting. Il faut un cadre sécurisant, car lorsqu’on a des traumatismes psychiques, le cerveau les « encapsule » en quelque sorte plus ou moins bien pour les isoler du reste du psychisme. Le cerveau n’aura pas envie (en terme de régulation) d’être submergé par les émotions liées aux traumatismes.

Même les patients ayant pratiqué régulièrement la pleine conscience et la méditation sont assez surpris par le processus du brainspotting qui les amène à la pleine conscience. Dans le brainspotting, on accepte, on reçoit ce qui arrive dans la session en pleine conscience.

Le brainspotting différent des autres psychothérapies ?

Quel est l’avis des patients sur la pleine conscience dans le brainspotting ? « Je n’ai jamais ressenti cela » « c’est puissant », « je ne suis jamais allé aussi loin », « en EMDR, je n’ai pas été aussi loin ».

Cela peut s’expliquer par le fait que le protocole EMDR ne permet de laisser complètement libre cours à la pleine conscience. Pour moi, le brainspotting va plus loin que l’EMDR, de façon très intuitive à travers le le champ visuel et le processus de pleine conscience. Il est difficile pour les patients de décrire à une autre personne ce qu’ils ont vécu tant l’expérience est profonde. Durant une séance de brainspotting, certains patients peuvent comme en méditation s’ennuyer, s’impatienter… comme en méditation. Les gens ayant beaucoup de difficultés sont ceux qui ont fait des psychanalyses très longues, parce qu’ils ont pris l’habitude d’intellectualiser leur propre cas. Parfois, ils peuvent avoir peur d’être submergé au cours d’une session, car ce processus d’intellectualisation les a coupés de leurs émotions.

En tant que thérapeute, quand on a connu le processus de pleine conscience dans une session de psychothérapie avec les patients ou sur soi, on ne peut plus envisager une session de psychothérapie sans cet état.

Votre choix d’une psychothérapie doit tenir compte de cette importance fondamentale de la pleine conscience dans la psychothérapie.

Les thérapeutes accrédités brainspotting international c‘est ici

La formation brainspottting (NTCV) c’est ici.

 

Table des matières

Besoin d'un accompagnement en psychiatrie, psychothérapie ou coaching ?

Je pratique le coaching individuel dans différents domaines que sont l’entreprise, la performance de musicien et d’acteur.

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

2 réflexions au sujet de “La pleine conscience dans le brainspotting”

  1. Bonjour Docteur,
    Je vous écris suite à votre article relatif au Brainspotting.
    Est-il conseillé d’opter pour cette thérapie parallèlement à une TCC ?
    (Trouble panique – TAG)
    Cela ne surchargerait-il pas trop le cerveau diminuant ainsi les bienfaits de l’une ou l’autre thérapie ?
    En vous remerciant.
    Bien cordialement,
    Teddy

    Répondre

Laisser un commentaire

deux × trois =

Articles similaires

Découvrez également

Vaincre la peur de l’IRM et se préparer efficacement à l’examen

Comment vaincre la peur de l’IRM et se préparer efficacement à l’examen Introduction L’examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un outil important pour le diagnostic de nombreuses maladies et

Comparaison entre EMDR et Brainspotting : 10 points clés pour choisir

Comparaison des approches thérapeutiques : EMDR vs brainspotting                 Quelles sont les différences entre EMDR et brainspotting ? Cette question revient souvent parmi

Conseils pour surmonter l’agoraphobie : retrouver la Liberté

Surmonter l’agoraphobie : trouver la voie vers la guérison Si vous recherchez des informations fiables et des ressources pour faire face à l’agoraphobie, vous êtes au bon endroit. Cet article

Formation brainspotting ou NTCV : laquelle choisir ?

La psychothérapie intégrative : Une approche moderne pour devenir psychothérapeute Aujourd’hui, devenir psychothérapeute implique l’acquisition de compétences dans le domaine de la psychothérapie intégrative. La psychothérapie intégrative offre une approche

Les 10 meilleures psychothérapies

Quelle sont les 10 meilleures psychothérapies ? Vous envisagez d’en faire une, mais vous ne savez pas laquelle choisir. Je vais vous y aider. Le but d’une psychothérapie est d’atténuer

Quelles sont les meilleures thérapies pour l’État de Stress Post-Traumatique ?

Une meta-analyse1 parue en février 2020 dans la revue scientifique Psychological Medicine me donne l’occasion d’examiner les différentes interventions possibles en 2020 pour un état de stress post-traumatique. Qu’est-ce que

Les sons panoramiques en brainspotting

En psychothérapie brainspotting, nous utilisons des sons panoramiques. Ils constituent une stimulation bilatérale lente. Les sons facilitent le processus et provoquent divers types de réactions.

Le brainspotting (NTCV) : psychothérapie intégrative

La psychothérapie brainspotting (NTCV) est-elle compatible avec d’autres techniques comme les TCC, le TRE, l’EFT, la méthode TIPI ?Je réponds aux lecteurs.

Le visage impassible de la mère

L’expérience du « visage impassible » montrant le retentissement d’une mère sans émotion sur la régulation émotionnelle du bébé. « Etre sur la même longueur d’onde » est indispensable en psychothérapie

Comment se déroule une séance de brainspotting (NTCV*) ?

La psychothérapie brainspotting (NTCV)   Avant de décrire le déroulement d’une séance de brainspotting, je vais vous indiquer les principes de cette psychothérapie. Ensuite, je vais vous donner un maximum

Crise d’angoisse que faire ?

Prêt à affronter une crise d’angoisse Aujourd’hui, le terme de « crise de panique » est plus connue du grand public. Mais on a coutume de parler de « crise

La crise d’angoisse peut traumatiser

La crise de panique est inoubliable Les personnes souffrant de crises d’angoisse, dénomination courante de la crise de panique, peuvent être traumatisées par une ou plusieurs crises. La première crise