Comment vaincre la peur de l’IRM et se préparer efficacement à l’examen
Introduction
L’examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un outil important pour le diagnostic de nombreuses maladies et conditions médicales. Cependant, pour certaines personnes, la simple idée de passer un examen d’IRM peut être source de peur et d’anxiété. Cette peur de l’IRM peut être liée à divers facteurs, notamment la claustrophobie, la peur des aiguilles ou des bruits forts, ou encore la peur de recevoir un diagnostic effrayant. J’ai vu certain patients traumatisés par leur expérience pendant cet examen. Dans cet article, nous allons examiner comment surmonter la peur de l’IRM et se préparer efficacement à l’examen.
Comprendre l’IRM
Avant de surmonter la peur de l’IRM, il est important de comprendre ce qu’est cet examen et comment il fonctionne. L’IRM utilise un grand aimant et des ondes radio pour créer des images du corps. Contrairement aux rayons X, qui utilisent des rayonnements ionisants, l’IRM n’émet pas de rayonnement nocif. Les images produites par l’IRM sont extrêmement précises et peuvent aider les médecins à diagnostiquer des maladies et des conditions qui seraient difficiles à détecter autrement. Il est très utile pour vous de rester centrer sur le but de cet examen, cela peut contribuer à la gestion de l’angoisse.
Les raisons de la peur de l’IRM
La peur de l’IRM peut avoir différentes origines. Certaines personnes peuvent être claustrophobes, c’est-à-dire qu’elles ont peur des espaces confinés. On ne connait pas très bien les origines de la claustrophobie. Il est possible qu’il y ait une dimension génétique. On retrouve souvent un terrain anxieux, des antécédents de crises de panique. La claustrophobie peut avoir sa source dans une ou plusieurs expériences traumatisantes. Par exemple, enfant le sujet a été enfermé dans un placard par des camarades qui pensaient faire une plaisanterie. Le stress généré par cette expérience a pu engrammer de la peur à l’idée d’être enfermé. Ou plus récemment, le sujet a pu être traumatisé par un examen IRM réalisé antérieurement. Je donne dans la vidéo l’exemple d’une patiente qui a commencé à paniquer car personne ne répondait.
C’est le même mécanisme que la peur d’aller dans l’eau qui découle souvent d’une expérience traumatique vécue pendant l’enfance où l’on a été poussé dans l’eau, ce qui a provoqué une réaction de panique.
D’autres peuvent avoir peur des aiguilles, des bruits forts ou de recevoir un diagnostic effrayant. Les expériences passées avec des examens médicaux ou des maladies peuvent également contribuer à la peur de l’IRM. Bien souvent, on ne retrouve pas d’expériences traumatiques. Elles ont pu être oubliées.
Comment se préparer efficacement à l’IRM
Obtenir des informations sur l’examen IRM
Il existe plusieurs façons de se préparer efficacement à un examen d’IRM, notamment en se préparant mentalement et physiquement. Avant l’examen, il est important de discuter avec le médecin ou le technicien de l’IRM de toute préoccupation ou besoin particulier que vous pourriez avoir.
Vous pouvez regarder des vidéos pour voir la machine d’IRM avant l’examen et pour vous familiariser avec la procédure.
Vous pouvez aussi demander des informations à la structure dans laquelle vous voulez réaliser votre examen. Quel type d’appareil, les conditions.
Une personne a laissé ce commentaire sous ma vidéo youtube : “Une IRM actuelle (SIEMENS pour nous) fait 70 cm de diamètre, environ 1,40m de longueur, est très lumineux et très bien ventilé par un air plutôt frais…De plus sur les sites bien équipés, par le jeu de miroir de l’antenne cérébrale (quand on passe une IRM cérébrale ou cervicale ou rachis en entier) on regarde un joli reportage qui assure encore plus de détente malgré l’anxiété générée par le bruit de l’examen ! ” J’ai répondu que c’était loin d’être le cas en effet. Vous pouvez essayer de vous renseigner sur le type d’appareil, les conditions de passage de l’examen… Il existe des appareils moins stressants comme les IRM à champ ouvert : en l’absence de tunnel, le patient se sent ici moins « enfermé » et reste en contact avec l’environnement. À vous de rechercher où ce type d’appareil est disponible.
Sur le plan physique, il est important de porter des vêtements confortables et de bien se nourrir avant l’examen. Il est également recommandé d’éviter de porter des bijoux ou des objets métalliques lors de l’examen, car ceux-ci peuvent interférer avec les images produites par l’IRM. Si vous prenez des médicaments régulièrement, vous devez en informer le médecin ou le technicien de l’IRM avant l’examen.
Retraiter les expériences antérieures traumatiques récentes ou ancienne
Si vous avez déjà vécu une expérience difficile lors d’un examen médical, différentes techniques qui peuvent être utilisées pour retraiter les expériences traumatiques antérieures. Certains patients sont traumatisés par une examen qui s’est mal passé. Ce type d’expérience crée une vulnérabilité pour s’exposer à des expositions futures. Les thérapies utiles incluent la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie par exposition graduée, l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), le NTCV (Neuro-traitement des traumas par le champ visuel) et d’autres approches thérapeutiques efficaces.
Je vous rapporte l’histoire de ma patiente Solange. Lors d’un examen IRM, elle commence à paniquer et veut appeler le personnel qui ne répond pas. Vous pouvez aisément imaginer l’angoisse que cette expérience a représenté. Lorsque je la vois, elle me rapporte qu’elle est allé à l’enterrement d’un proche récemment. Son esprit a associé être enfermée dans l’IRM et être enfermée dans un cercueil. Après l’examen, elle développe des crises de panique à répétions qu’elle ne peut calmer. Le premier travail avec elle a consisté à retraiter cette expérience traumatique, puis toutes les expériences reliées à la mort. Par la suite, le trouble panique a disparu.
Pour trouver un https://www.emdr-france.org/lannuaire-des-therapeutes-2/
Traiter la peur anticipatoire de l’IRM
La plupart des patients phobiques passent leur temps à imaginer le pire à venir quand ils envisagent de s’exposer à ce qu’ils redoutent. Je trouve particulièrement utile de faire quelques séances d’EMDR avant l’examen quand l’angoisse monte. C’est une opportunité pour vous calmer et pour éventuellement accéder à des traces traumatiques anciennes qui activeraient cette peur.
Pratiquez la relaxation, la respiration abdominale dans les semaines qui précèdent est particulièrement utile.
Vous pouvez aussi écrire les pensées qui sont associées à votre peur, écrire vos prédictions, puis écrire des petites fiches de monologues pour vous encourager. Imaginez que vous écoutez un ami qui vous fait part de ses inquiétudes, que lui diriez-vous pour l’encourager ? Écrivez vos encouragements et relisez les régulièrement.
Dans les jours qui précèdent
A côté de la pratique de la relaxation et de la respiration, vous adopterez un mode vie sain. Marchez tant que vous pouvez, prenez des bains chauds le soir, une douche froide le matin.
Évitez les pics d’hyperglycémie en adoptant une alimentation à faible index glycémique. L’alcool même à faible dose est un poison pour le cerveau et ne lui permet de fonctionner dans des conditions optimales. Ne gâchez pas vos efforts en pensant vous détendre à court-terme avec de l’alcool.
Si vous pouvez pratiquer du sport qui vous ancre dans le corps comme des exercices de musculation, des étirements, du fitness, du rameur… Le yoga est une excellente pratique. Cela peut être une opportunité de vous y mettre.
Si vraiment, cela vous semble insurmontable et que vous paniquez, en dernier recours, vous pouvez demander une prescription ponctuelle d’anxiolytique ; cela dépend si vous arrivez à contacter en vous la “partie warrior” (partie combative) que tout le monde a.
Dans la salle d’attente
- Ecouter si possible https://www.youtube.com/watch?v=tGPZHde2ZPg
- Respiration abdominale 5/5 ou 4/8 ou 4/7/8- Relire les monologues encourageant
- Se concentrer sur les pieds dans les chaussures, le poids du corps sur le siège
- La technique 5-4-3-2-1 vous permettra de vous maintenir dans l’instant présent
Vous pouvez lire cet article qui vous indiquera précisément comment pratiquer cette technique
Au moment de l’examen IRM
- Dire au personnel que vous êtes anxieux(se) et que vous souhaitez qu’on vous parle de temps en temps. Si possible demandez à votre médecin de rédiger un petit mot qui indique que vous êtes phobique et que vous nécessitez une attention particulière.
- Fermer les yeux dès la rentrée dans le tube. Ne pas ouvrir les yeux !- Se concentrer sur la pesanteur du corps sur le support, sentir les points de contact. Puis respiration 4/8. Si angoisse monte, se concentrer sur la respiration.
- Imaginer un espace ouvert. Le ciel au dessus de vous, voyez les nuages passer devant vos yeux. Un paysage, l’horizon en bord de mer, en montagne.
- Ou s’imaginer dans un lieu familier : allonger sur mon divan dans mon séjour ou sur mon lit dans la chambre. Imaginer chaque objet à sa place. Faire un 5-4-3-2-1 en imagination dans la pièce choisie
- Ou s’imaginer avec une personne qui est rassurante dans votre vie.
Après l’examen :
- Se féliciter ! même si c’était difficile
- Si l’expérience a été très difficile, envisagez de retraiter l’expérience en EMDR ou NTCV.
Conclusion
En conclusion, surmonter la peur de l’IRM nécessite une préparation minutieuse et une gestion efficace de l’anxiété. En comprenant le processus de l’IRM et en se préparant mentalement et physiquement, il est possible de transformer une expérience potentiellement stressante en une étape nécessaire pour le diagnostic médical. En utilisant des techniques comme la relaxation et en se renseignant sur les options disponibles (comme les IRM à champ ouvert), les patients peuvent se sentir plus à l’aise et confiants lors de leur examen. N’oubliez pas que demander du soutien médical et psychologique est une démarche importante pour toute personne confrontée à une anxiété significative. Avec les bonnes ressources et une préparation adéquate, l’IRM peut devenir une étape gérable et constructive vers la santé.