Formé par David Servan-Schreiber, je pratique l’EMDR depuis 2003. J’ai été formé en brainspotting par David Grand et je le pratique depuis 2014.
J’ai beaucoup d’expériences dans les deux techniques. Je suis superviseur EMDR-Europe, ancien superviseur et formateur brainspotting, formateur en psychothérapie NTCV (Neuro-traitement des Traumas par le Champ Visuel).
Je peux donc les comparer. Pour moi, ce sont deux techniques fantastiques qui ont des différences significatives. Ces deux thérapies font partie de mon Top 10 des meilleures psychotthérapies.
L’EMDR
La psychothérapie EMDR a été créé par Francine Shapiro à la fin des années 80. La psychothérapie EMDR est un traitement en huit phases. Les mouvements oculaires (ou toute autre stimulation bilatérale) sont utilisés pendant une partie de la séance. Après que le clinicien a déterminé le souvenir à cibler en premier, il demande au client de tenir compte de différents aspects de cet événement ou de cette pensée et d’utiliser ses yeux pour suivre la main du thérapeute qui se déplace dans le champ de vision du client. Comme cela se produit, pour des raisons qu’un chercheur de Harvard considère comme liées aux mécanismes biologiques impliqués dans le sommeil paradoxal (RAP), des associations internes apparaissent et les clients commencent à traiter la mémoire et les sentiments perturbateurs.
Dans la psychothérapie EMDR réussie, la signification des événements douloureux est transformée sur un niveau émotionnel.
La psychothérapie EMDR combine différents éléments pour maximiser les effets du traitement. Elle implique l’attention sur trois périodes: le passé, le présent et le futur.
Vidéo expliquant l’EMDR
Le brainspotting
La psychothérapie brainspotting a été découverte par David Grand, il y a une quinzaine d’années.
Le brainspotting est une nouvelle approche psychothérapeutique et neurobiologique qui utilise le champ de vision pour localiser les positions des yeux qui sont en rapport avec une activation neurophysiologique quand le patient évoque des expériences traumatiques ou des difficultés psychologiques.
Une fois localisées, ces positions de l’oeil ou brainspots, par le biais de la fixation de l’oeil, conduisent à une résolution des problèmes profondément ancrés dans les zones du sous-cortex.
Le patient retraite le problème à travers un processus de pleine conscience. Il n’a pas besoin de parler.
Comparaison EMDR ou brainspotting
La psychothérapie EMDR :
- L’EMDR est basée sur un protocole classique avec plusieurs dérivés en fonction des indications spécifiques.
- Elle suit un modèle fermé en raison de son protocole établi, bien que la psychothérapie sensorimotrice puisse être intégrée.
- La formation EMDR est accessible aux professions médicales et aux psychothérapeutes accrédités.
- La formation des praticiens en EMDR est rigide et scolaire, garantissant ainsi l’application correcte du modèle.
- Un plan de traitement est établi lors des premières sessions.
- Une phase de préparation, comprenant une ou plusieurs séances, est nécessaire avant de commencer le traitement.
- Les mouvements oculaires ou les stimulations bilatérales sonores ou tactiles sont utilisés, mais les mouvements oculaires ne déterminent pas les positions dans le champ visuel.
- Le traitement des cibles se déroule en 8 phases distinctes.
- L’EMDR bénéficie d’un large éventail d’études scientifiques et de méta-analyses depuis 1990. Il est reconnu comme un traitement privilégié pour l’État de Stress Post-Traumatique (ESPT) par l’OMS.
- La durée d’une séance d’EMDR est d’au moins 1 heure, et il est possible d’effectuer plusieurs heures consécutives.
- La durée totale du traitement varie de quelques séances à plusieurs années en cas de traumas complexes.
- Il existe de nombreux thérapeutes accrédités en EMDR.
La psychothérapie brainspotting :
- Le Brainspotting ne suit pas de protocole fixe, mais utilise une méthode pour trouver des positions spécifiques dans le champ visuel du patient.
- Il adopte un modèle ouvert et intégratif, capable de s’intégrer avec toutes les techniques non verbales et non interprétatives.
- La formation au Brainspotting est accessible aux professions médicales et aux psychothérapeutes accrédités.
- La formation en Brainspotting est plus souple et développementale, offrant plus de flexibilité aux praticiens.
- Il n’y a pas de phase de préparation obligatoire, permettant au thérapeute de commencer immédiatement le traitement pour stabiliser le patient.
- Le plan de traitement en Brainspotting est plus fluide et s’adapte aux mémoires qui émergent au fil des séances.
- Contrairement à l’EMDR, le Brainspotting ne nécessite pas de mouvements oculaires. Le patient fixe son regard sur un point spécifique (spot).
- Des sons tels que la musique ou des sons naturels peuvent être utilisés pour des stimulations bilatérales, améliorant ainsi le processus de retraitement.
- La stimulation bilatérale n’est pas nécessaire pour que le Brainspotting soit efficace en lui-même.
- Étant une technique plus récente, il y a moins d’études disponibles sur le Brainspotting, mais celles qui existent sont très encourageantes, et la recherche dans ce domaine est en cours de développement.
- La durée d’une séance de Brainspotting n’a pas de minimum fixe. Chez les enfants, elle peut être très courte, mais en pratique, elle dure généralement environ 1 heure, avec la possibilité d’effectuer plusieurs heures consécutives.
- La durée totale du traitement varie de quelques séances à plusieurs années en cas de traumas complexes.
- Le nombre de thérapeutes accrédités en Brainspotting est encore limité.
- Vidéo expliquant le Brainspotting
Psychothérapie brainspotting ou EMDR ?
Je dirais qu’il vaut mieux un bon thérapeute EMDR qu’un mauvais thérapeute brainspotting, et inversement. Il convient de se sentir à l’aise et de faire plus confiance à un thérapeute accrédité dont le travail a pu être évalué par des superviseurs qui ont l’expérience. Certains praticiens pensent savoir faire une technique après un week-end ou deux de formation, là où même si une technique semble simple et reproductible, elle nécessite de l’expertise et du modeling. C’est possible qu’ils sachent faire ; tout autant qu’il est possible qu’ils ne sachent pas ou que leur technique soit basique. Il est préférable de choisir pour les deux techniques un thérapeute accrédité.
Doit-on plus choisir un médecin, qu’un psychologue, qu’un psychothérapeute ? Aucune distinction en ce qui me concerne pour les thérapies EMDR et brainspotting. Les personnes doivent répondre à des critères pour accéder à la formation brainspotting ou EMDR. Elles auront toutes la même formation dans ce domaine. Un médecin peut être tout autant mauvais qu’un psychothérapeute et inversement. Chacun a des compétences différentes, dans différents domaines. Mais s’ils sont accrédités, ils ont les mêmes compétences. L’accréditation n’est pas un gage d’infaillibilité, mais cela diminue à mon avis la probabilité.
Que vous hésitiez entre brainspotting ou EMDR, vous serez de toute façon dans une bonne psychothérapie…
Les thérapeutes accrédités EMDR-France c’est ici
Les thérapeutes brainspotting en France et Belgique c’est ici
Tableau récapitulatif : différence EMDR/brainspotting
Psychothérapie EMDR | Psychothérapie brainspotting | |
---|---|---|
Protocole | Protocole classique et dérivés | Pas de protocole fixe |
Modèle | Fermé | Ouvert et intégratif |
Formation | Accès pour professions médicales et psychothérapeutes accrédités | Accès pour professions médicales et psychothérapeutes accrédités |
Formation | Rigide et scolaire | Plus souple |
Phase de préparation | Oui, incluant une ou plusieurs séances | Non, le traitement peut commencer immédiatement pour stabiliser le patient |
Plan de traitement | Établi lors des premières sessions | Fluide |
Mouvements oculaires/stimulation bilatérale | Utilisés | Pas de mouvements oculaires, fixation du regard sur un point (spot) |
Stimulation bilatérale | Nécessaire | Non nécessaire, mais utilisation possible de stimulations sonores bilatérales |
Études scientifiques | Nombreuses études et méta-analyses depuis 1990 | Peu d’études en raison de la nouveauté |
Durée séance | Minimum 1 heure, plusieurs heures consécutives possibles | Pas de minimum fixe, en pratique : 1 heure, plusieurs heures consécutives possibles |
Durée du traitement | Quelques séances à plusieurs années en cas de traumas complexes | Quelques séances à plusieurs années en cas de traumas complexes |
Thérapeutes accrédités | Beaucoup |
Peu |